Le terme Overflow résume bien l’excès, la prolifération, le flux incessant des données informationnelles qui circulent sur les réseaux sociaux mais aussi le flux des déplacements physiques des êtres humains et des moyens de transport. Cette vision globale d’un tourbillon où les humains et les machines interagissent dans un jeu de pouvoir et de soumission fascine et effraie en même temps. Percevez-vous une aliénation ou une exaltation dans le pouvoir que les individus ont d’accéder et de participer à l’effervescence du monde (devenu monde technologique jusque dans nos affects) ?
Pour l’exposition Overflow, j’ai rassemblé une série de pièces que j’ai créées entre 2007 et 2015, qui ont en commun d’aborder des relations entre des flux de données et l’humain. Elles décrivent différents types de situations : un paysage en 3D généré en direct par des tweets exprimant des désirs (Ecotone), un film infini produit par la juxtaposition aléatoire de flux d’information en direct, de vidéos tournées in situ et de musiques de blockbusters (Précursion), une parole qui explose faute de pouvoir reproduire celle de la télévision (Circuit fermé), l’irruption de messages sonores dans l’espace de l’exposition (Set-up) et des situations urbaines qui s’assimilent à des comportements machiniques (série de vidéos Ex / if). En élaborant l’exposition, une continuité m’a semblée assez évidente entre ces différents projets : tous évoquent d’une manière ou d’une autre les enjeux de nos échanges avec ces flux, et surtout ce que devient la notion d’humain dans ce paysage...