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C’est un philosophe qui met les mains dans le cambouis. En 2001, il claquait la porte d’un think tank à Washington, qui le payait pourtant grassement, parce qu’il n’en pouvait plus de voir sa pensée appauvrie et muselée. Alors il est devenu réparateur de motos. Et il a écrit un premier essai, devenu un best-seller, L’Eloge du carburateur (La Découverte, 2010), qui revalorisait le travail manuel par rapport aux nouveaux métiers de «l’économie du savoir». Aujourd’hui chercheur à l’Université de Virginie, il a gardé sa boutique de réparation. Matthew B. Crawford donne l’image d’un «type cool». Il porte des chemises de bûcheron et des pulls à capuche. Une fois par semaine, il enfile sa combinaison de motard et part rouler à 100 kilomètres à l’heure sur les routes des environ de Charlottesville, Virginie. Cela ne l’empêche pas d’être en même temps un intellectuel de pointe, et de remettre en question la façon dont notre attention a été peu à peu transformée en marchandise...
Through media and virtual promote knowledge sharing multi directionally. We encourage multidisciplinary creation, technological appropriation, collaborative work, freedom of knowledge, and the formation of critical thinking, in order to contribute to the effective transformation of social, political and economic relations and of our community.
Entre ce qui a déjà été fait et ce qui est interdit, les artistes n'osent plus grand-chose, estime Yves Michaud, penseur singulier passé de la philosophie à l'art. Désormais, dit-il, les plus audacieux sont ceux qui croisent les disciplines. Voilà un penseur iconoclaste et offensif, qui ne craint pas de secouer tous les landerneaux. En 2003, dans L'Art à l'état gazeux, il enterrait la notion d'Ĺ“uvre d'art mais voyait de la beauté partout, dans la rue, au supermarché ou chez soi. Depuis, ce philosophe issu d'un milieu modeste se considère volontiers comme un « pestiféré » dans l'Hexagone, quand il est célébré et sollicité à l'étranger - il a enseigné à Berkeley comme à São Paulo. Reçu premier à l'agrégation de philosophie en 1968, Yves Michaud a toujours fui les chapelles en passant pour un libéral-libertaire. Il a pourtant dirigé l'Ecole nationale des beaux-arts (de 1989 à 1997), puis lancé l'Université de tous les savoirs et ses conférences très courues. Sceptique mais curieux de tout, jonglant avec les disciplines, il s'est distingué par ses réflexions inattendues sur la culture, la violence ou la politique. Solide d'esprit comme de corps (il est sportif), à la fois terrien et technophile, c'est un partisan du gai savoir. Un esprit libre, en somme. ...
La révolution numérique en cours aura selon Michel Serres des effets au moins aussi considérables qu’en leur temps l’invention de l’écriture puis celle de l’imprimerie. Les notions de temps et d’espace en sont totalement transformées. Les façons d’accéder à la connaissance profondément modifiées. A cet égard, chaque grande rupture dans l’histoire de l’humanité conduit à priver l’homme de facultés ("l’homme perd") mais chaque révolution lui en apporte de nouvelles ("l’homme gagne").
A la part de mémoire et de capacité mentale de traitement de l’information qu’il perd avec la diffusion généralisée des technologies numériques, l’homme gagne une possibilité nouvelle de mise en relation (d’individus, de groupes et de réseaux, de savoirs) mais aussi une faculté décuplée d’invention et de création. C’est probablement de ce côté-là que se trouvent les réponses aux enjeux contemporains de l’humanité.Michel Serres a souligné que l’écart entre les pratiques nouvelles nées de la diffusion généralisée, dès le plus jeune âge, du numérique et celles des organisations instituées à une époque où l’humanité vivait autrement, est devenu considérable.
L’entrée dans cette nouvelle ère de l’humanité interpelle la sphère académique. L’École et l’Université doivent engager leur métamorphose.Michel Serres, de l'Académie française, a prononcé cette conférence inaugurale le 29 janvier 2013 pour le lancement officiel du Programme Paris Nouveaux Mondes, l'Initiative d'excellence du Pôle de recherche et d'enseignement supérieur "hautes études, Sorbonne, arts et métiers"(Pres héSam).
La notion de «réalité augmentée» peut être prise au pied de la lettre dans la mesure où le procédé permet de saisir des dimensions dissimulées rendues manifestes, révélant un panorama élargi des choses non directement perceptibles par les sens. Appellation qui pourrait tout autant faire l’objet d’une torsion, vu les conseils à vocation généralement commerciale, qui appelleraient un léger déplacement de la dimension plutôt flatteuse «d’augmentation», pour la prise en compte de la force «orientante», devant alors plus justement être qualifiée de «réalité orientée». ...
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Le cerveau humain connaît, étudie, explique et comprend, au point qu’il en est arrivé à prendre comme objet d’étude… lui-même. Et les nouvelles connaissances sur le fonctionnement du cerveau ébranlent profondément nombre de croyances au fondement de la culture occidentale. Car les remarquables avancées des neurosciences rendent en effet désormais envisageable pour certains la perspective d’améliorer le cerveau et de supprimer ses faiblesses et ses « défauts » : le rêve d’un cerveau « parfait » semble à portée de la main. Cette vision conduit à considérer notre cerveau comme un ordinateur qu’il s’agirait d’optimiser en l’améliorant par divers outils pharmacologiques ou informatiques. À partir d’une vulgarisation très pédagogique de recherches récentes souvent très « pointues » en neurosciences, Miguel Benasayag montre ici, de façon fort convaincante, pourquoi ce nouvel idéalisme du « cerveau augmenté » est en réalité une illusion dangereuse : le monde qu’entendent préparer les transhumanistes et certains scientifiques risque fort d’être surtout habité par la folie et la maladie… Une thèse critique solidement argumentée, qui a commencé à faire son chemin dans le milieu des chercheurs les plus préoccupés par les apories et les failles de ce nouveau mythe du progrès.
Depuis quelques années, on observe la réapparition de formes déclaratives qu’on croyait obsolète en art. Les manifestes fleurissent et les mots en « Post ». Sans doute aurait-on tort de n’y voir qu’un retour à des tics modernes dans la mesure même où, pour prendre l’exemple des manifestes, ceux-ci ne sont pas seulement fondés sur une origine politique, mais artistique. Les manifestes en art ont leur propre histoire qui croise celles des manifestes politiques, mais qui ne s’y identifient pas. Cette origine réside dans le romantisme allemand et dans l’imaginaire littéraire de la figure de l’artiste visuel. Au cours du XXe siècle, les manifestes ont souvent été le fait de romanciers, théoriciens ou poètes. ...
Éditorial Samuel Hayat, Camille Paloque-Berges Transgressions pirates Articles Matthieu Freyheit Pirates™. Stigmates littéraires : de la marque de fabrique à la fabrique des marques Primavera De Filippi, Mélanie Dulong de Rosnay Le pirate informatique, un explorateur des courants juridiques du réseau Vincent Mabillot La culture pirate et les usages du P2P Jonathan Bocquet La culture pirate à l’épreuve de la forme partisane Notes Pierre-Marie Terral « Éco-pirates » : Paul Watson et l’organisation Sea Shepherd, trois décennies d’activisme en haute mer Félix Tréguer Hacker l’espace public : la citoyenneté insurrectionnelle sur Internet Traductions Filippo Ruschi Les irréguliers : piraterie et Kleinkrieg chez Carl Schmitt Tristan Mattelart Piratages : apports et limites d’une infrastructure d’accès à la culture Lawrence Liang Piratage, créativité et infrastructure : repenser l’accès à la culture Peter T. Leeson, Christopher J. Coyne Une analyse économique du piratage informatique Entretiens Francesca Musiani « Sur Internet, on est tous pirates, et ça c’est bien. » Entretien avec Jean-Marc Manach
Autour de la question, Radio RFI, animée par Caroline Lachowsky, Qu'est-ce qu'une humanité augmentée ?
Conversation d'une heure relative à l'impact des technologies numériques sur nos existences et à l'"intelligence" croissante acquise par les systèmes techniques contemporains.
Comme le dit Pierre Lévy dans sa préface et comme le montre ce livre, « la révolution numérique ne concerne pas tant les apparences, ou l’observable, que le système organisateur de nos perceptions, de nos pensées et de nos relations, leur nouveau mode d’apparition ». La révolution numérique n’est pas seulement un événement technique, mais un événement philosophique majeur, qui modifie nos structures perceptives et reconfigure notre sens du réel. Les techniques, en effet, ne sont pas seulement des outils, ce sont des structures de la perception. Elles conditionnent la manière dont le monde nous apparaît et dont les phénomènes nous sont donnés. Depuis près d’un demi-siècle, les technologies numériques nous apportent des perceptions d’un monde inconnu. Ces êtres qui émergent de nos écrans et de nos interfaces bouleversent l’idée que nous nous faisons de ce qui est réel et nous réapprennent à percevoir. Quel est l’être des êtres numériques ? Que se cache-t-il derrière le terme trompeur de “virtuel" ? Que devient notre être-dans-le-monde à l’heure des êtres numériques ? Le temps est venu d’analyser « l’ontophanie numérique » dans toute sa complexité. La prétendue différence entre le réel et le virtuel n’existe pas et n’a jamais existé. Nous vivons dans un environnement hybride, à la fois numérique et non-numérique, en ligne et hors ligne, qu’il appartient aux designers de rendre habitable.
With the Marshall McLuhan Lecture (a cooperation between transmediale and the Embassy of Canada), the transmediale invites a figure in the Canadian cultural landscape, whose work expands on McLuhan’s media theories in the context of contemporary culture and society, to present their insights. Andrew Feenberg is Canada Research Chair in Philosophy of Technology at the School of Communication of Simon Fraser University (Burnaby, BC). Among his research interests are philosophy of technology, Critical Theory, the Internet, and Japanese intellectual history. His work combines an approach based on Critical Theory with concepts and methods drawn from the field of Science and Technology Studies. His lecture Ten Paradoxes of Technology presents a philosophy of technology. It draws on what we have learnt in the last 30 years as we abandoned old Heideggerian and positivist notions and faced the real world of technology.
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