Comment Toulouse veut produire son énergie de façon « verte » pour éclairer la ville | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it

Actuellement, la Ville de Toulouse produit de manière écologique l'équivalent de 83% de sa consommation en éclairage public. Et elle vise déjà les 100%... voire davantage !

 

Il y a un peu moins de deux ans et demi, le 31 octobre 2014, les services de la Ville de Toulouse inauguraient en grandes pompes La Cavaletade, une nouvelle centrale hydroélectrique installée sur la partie amont de la Garonne, près de l’Oncopole.

 

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Un nouvel outil de production pour la Régie Municipale de l’Electricité, qui venait compléter la première centrale hydroélectrique majeure de l’île du Ramier. « À elles deux, ces centrales permettent de couvrir plus de 60% des besoins en éclairage public de Toulouse », indiquait à l’époque Émilion Esnault, conseiller municipal en charge de l’Éclairage.

 

Plus de 83% de la consommation en éclairage

Ce dispositif permet, depuis, de produire grâce à la puissance des eaux de la Garonne un total de 25 GWh (gigawatt-heure) par an, répartis entre la centrale de l’île du Ramier (22 GWh) et celle de La Cavaletade (3 GWh). À la marge, une ferme de 1 000 panneaux photovoltaïques, installée à Pech David, ajoute à la dynamique de production d’énergie verte de la Ville de Toulouse 330 MWh (ou 0,33 GWh) par an.

« En parallèle, nous faisons un travail pour réduire la consommation en éclairage public de la Ville, aussi bien par de bonnes pratiques que par la modernisation de l’équipement (avec la pose de lampadaires intelligents par exemple) », décrit Emilion Esnault, au début de l’année 2017. Et de préciser :

Alors que notre consommation était de 34 GWh en fin 2013, nous sommes descendus à 30 GWh à la fin 2015 », calcule celui qui attend le bilan exact de l’année 2016 mais anticipe déjà « une nouvelle baisse de la consommation ».

Par effet mécanique, le rapport entre la part d’énergie verte produite par la Régie municipale de l’électricité et la consommation en éclairage public s’est amélioré : Toulouse produit désormais l’équivalent de 83% de ses besoins en lumière sur l’espace public.

 

Une production revendue à EDF

Mais l’on parle bien d’équivalence… En effet, la totalité de cette production électrique est revendue à EDF, pour une question de rentabilité évidente. « Si nous faisions de l’auto-consommation, les centrales tourneraient pour rien durant la journée, alors que nos besoins exploseraient la nuit », explique l’élu.

Les turbines de La Cavaletade produisent à elles seules l'équivalent de 10% de la consommation en éclairage public de Toulouse. (Photo : Côté Toulouse/Delphine Russeil)

Le principe de revente sur le réseau électrique d’EDF permet ainsi d’optimiser la production, dégageant une manne financière pour les caisses de la Ville de près de 500 000 euros chaque année.

Une rentrée d’argent qui pourrait d’ailleurs être en partie mobilisée pour de nouveaux investissements…

 

Un projet photovoltaïque de « grande ampleur » en réflexion

En effet, après l’eau, la mairie de Toulouse voudrait se tourner davantage vers le soleil pour produire son électricité. Il faut dire que l’ensoleillement exceptionnel de la région est tentante…

Elle réfléchit donc à un projet de ferme photovoltaïque « de bien plus grande ampleur que celle de Pech David », qui s’installerait au sud-ouest de Toulouse. « L’ambition est de parvenir à une production équivalente à celle d’une centrale hydroélectrique, avec une production significative, impactante, qui se mesurerait en gigawatts-heure », envisage Emilion Esnault, tout en restant prudent :

C’est un projet qui, même s’il avance, est encore en phase de travail car il nécessite de nombreuses études sur l’impact environnemental.

Si elle voit le jour, cette grande ferme photovoltaïque devrait faire passer Toulouse dans une autre dimension. « En termes de production, il ne s’agirait plus de viser 100% de notre consommation en éclairage public, mais bien de passer sur un rapport avec la consommation électrique globale de la Ville de Toulouse », conclut l’élu.

 

Delphine Russeil

Journaliste