Le Journal Toulousain va-t-il renaître sous forme de Scop ? | Toulouse La Ville Rose | Scoop.it


Christophe Lèguevaques, Rémi Demersseman-Pradel et Thomas Simonian


Ce jeudi 18 avril, une offre de reprise sous forme de Scop a été déposée au Tribunal de commerce par quatre anciens salariés du Journal Toulousain. Une initiative soutenue par le chef d'entreprise Rémi Demersseman-Pradel et l'Union régionale des Scop de Midi-Pyrénées pour sauver le titre, placé en liquidation judiciaire le 27 février dernier.

"La Scop nous a paru le format idéal pour pérenniser le titre et garantir notre indépendance financière et éditoriale." Pour Thomas Simonian, ancien responsable de la rédaction du Journal Toulousain avant l'arrêt de la publication fin janvier, comme pour les trois autres salariés qui ont monté le dossier, il n'était pas question de laisser mourir le titre. Après de nombreuses nuits blanches et de longues réflexions, ils ont choisi de s'investir à fond dans cette nouvelle aventure. "Nous étions une trentaine de salariés. Aujourd'hui, le modèle économique ne permet pas de fonctionner à 30 mais si nous pouvons embaucher, nous embaucherons en priorité des anciens du journal", assure Thomas Simonian.

Les quatre fondateurs de la Scop ont été accompagnés par leur avocat-conseil, Christophe Lèguevaques, et le président de La Part de rêve, Rémi Demersseman-Pradel, qui seront associés extérieurs. Selon le chef d'entreprise, "les fonds propres s'élèvent à 40.000 euros". La Scop recevra par ailleurs "l'aide des différents fonds coopératifs comme le Crédit coopératif", ajoute Cyrille Rocher, délégué régional de l'Union régionale des Scop Midi-Pyrénées.

Pour l'avocat Christophe Lèguevaques, en charge du dossier, "l'offre de rachat faite par la Scop ne couvrira pas la totalité des dettes contractées à l'époque de M. Layani qui s'élèvent à plusieurs centaines de milliers d'euros. La Scop souhaite racheter le titre de presse, qui possède l'agrément préfectoral pour la diffusion des annonces légales, et non l'entreprise", précise-t-il. Cette offre est aujourd'hui entre les mains de Me Christian Rey, mandataire de la liquidation judiciaire.

"Je me suis très tôt investi pour aider. J'ai l'expérience de sociétés mises en liquidation, explique Rémi Demersseman-Pradel. Je souhaite que les journalistes s'occupent de la partie éditoriale et je serai en charge de la partie économique. La Scop est un format qui me convient parfaitement, dans lequel chaque salarié à son mot à dire et les décisions sont prises à la majorité."

Si l'offre est acceptée par le Tribunal de commerce, Le Journal Toulousain renaîtra "avec une ligne éditoriale beaucoup plus ciblée, indique Thomas Simonian, sans en dévoiler davantage. Nous sommes en cours de finalisation d'une charte de neutralité politique que nous cosignerons. Ce sera un 28 pages hebdomadaire mais nous souhaitons que le titre soit multimédia."

Paul Périé